VOICI LES BOURGEONS (PARTIE 1)

 

En décembre dernier, je suis tombée sur un bulbe d’amaryllis chez Walmart. Je n’en avais jamais eu auparavant et je ne savais pas du tout quel genre de plante c’était. Les instructions fournies étaient intrigantes : pas besoin d’eau, juste du soleil ! Je n’avais qu’à m’asseoir et regarder la plante pousser. Exactement mon genre de plante !  

J’ai tout de suite eu un coup de foudre pour ce bulbe exotique. Le voir germer, c’était comme accueillir un extraterrestre chez moi, un clin d’œil à *L’Invasion des profanateurs*, sans l’aspect inquiétant des échanges de corps. Au lieu de me transformer en un être sans émotions, ma plante a eu l’effet inverse : elle poussait si rapidement que je n’ai pas pu résister à l’envie de documenter ses métamorphoses quotidiennes. De la pure magie !  

J’ai toujours eu un faible pour les bourgeons, cette façon qu’ils ont d’être si étroitement enroulés juste avant de déployer leurs couches, leurs courbes, leurs formes secrètes et leurs recoins profonds en fleurs épanouies.  

Pendant les fêtes, et bien après, mon amaryllis m’a surprise en complétant son cycle de floraison trois fois ! Elle s’est fanée, a séché, puis, juste au moment où je pensais qu’elle en avait fini, elle est revenue à la vie pour un autre tour. Qui aurait cru qu’un bulbe pouvait prospérer si longtemps sans eau ? Je l’ai photographiée quotidiennement, captivée par le processus. Cela me rappelait un papillon sortant de son cocon.  

J’ai commencé à jouer avec les images, zoomant sur les bourgeons, coupant les arrière-plans, et appliquant parfois des filtres. Les formes, les couleurs et les textures prenaient un aspect de plus en plus étrange, laissant entrevoir mes futures œuvres. Voici un aperçu de mes expériences.  

 
 

 

 

Finalement, j’ai mis ces images de côté pour me concentrer sur d’autres projets. Puis, un courriel est arrivé dans ma boîte de réception : la Ville de Vaudreuil-Dorion lançait un appel à projets autour du thème de la *mutation*. Le projet consistait à repenser les lanternes-barils qu’ils avaient installées en 2022 : de grands cylindres lumineux qui avaient transformé le parc 405 en pièce maîtresse magique des célébrations de fin d’année de la ville.

Projet Lumin'art 2022, Les lanternes en forme de barils - Photo Christian Gonzalez

 En 2022, j’avais contribué avec un design intitulé *Nez rouges*. Voici à quoi il ressemblait :

  L’image était enveloppée autour d’un baril blanc et illuminée de l’intérieur.

 

L’échelle ajoutait un effet "wow".

 

Cette année, les barils présenteront de nouveaux designs. Je trouvais que mes expérimentations inspirées de l’amaryllis correspondaient parfaitement au thème de la *mutation*. Ayant récemment travaillé sur des projets comme *Suite Botanique* en 2023 et *Le Petit Jardin Improbable* pendant ma résidence d’artiste cet été, mon esprit créatif était déjà bien accordé à des idées de transformation et de croissance.  

Voici un aperçu du bourgeon d’amaryllis qui a servi de point de départ pour le projet de lanterne de cette année. Rendez-vous pour la deuxième partie de cette histoire, où je partagerai comment ce bourgeon a éclos dans mon design final.