Vaudreuil-Dorion s’est engagée à rassembler la communauté grâce à des événements et des activités vibrants. Guidée par cet esprit, sa nouvelle politique culturelle met naturellement l’accent sur la diversité, l’inclusivité et l’énergie. L’identité de la ville prend vie à travers des festivals annuels qui incarnent l’âme et la vision de sa culture. Au cours des dernières années, la ville a rencontré des artistes et des groupes culturels locaux afin de faire émerger des idées d’activités favorisant l’échange et le rapprochement.
Initialement. aucun titre ni thème n’a été imposé pour leur nouveau projet. On a plutôt invité les artistes participants à réfléchir à ce que signifie la notion de communauté pour chacun d’entre nous, et à créer des œuvres qui seraient reproduites sous forme d'oriflammes de 30" x 48".
Qu’est-ce qui m’est venu en tête spontanément ? Vaudreuil-Dorion est une ville de cirque.
Quand j’étais jeune à Shawinigan, j’adorais les carnavals ambulants qui s’installaient chaque été. Les vieux manèges rouillés me rendaient malade, mais c’était aussi ça le charme.
Avec mon amie Kathy, nous foncions vers la tente du photographe, où nous avons découvert un tas d’accessoires essentiels à la photo complètement loufoque qu’il a prise. Je garde toujours ce cliché précieusement.
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| Quel âge avions-nous ? Treize ou quatorze ans, peut-être ? |
L’air était imprégné du parfum éphémère des délices qui bouchent les artères. Je partais à la chasse au hot-dog parfait, aux fritures de “je-ne-sais-quoi”, et aux nuages de barbe à papa. J’étais fascinée et un peu troublée par les personnages excentriques qui travaillaient dans ces foires. Cet univers me transportait dans un monde imaginaire peuplé de couleurs vives, de musique grinçante d’orgue, de rires, et de cris chaotiques. Un mélange de magie et de décrépitude.

Pour ce projet, j’ai créé une œuvre numérique qui célèbre mon amour du cirque, qui, à mes yeux, bat au cœur même de la vie artistique de la ville. Elle répond à tous les objectifs de la politique culturelle.
J’ai commencé par dessiner un cœur. Pas un petit cœur kitsch de Saint-Valentin, mais un organe texturé, charnu, veiné, bien vivant. Je l’ai superposé de filtres grunge pour lui donner une texture brute, viscérale, exactement ce que je recherchais.
Je me suis plongée dans des photos de clowns. Ils sont souvent inquiétants — sans surprise, puisqu’ils font régulièrement leur apparition dans les films d’horreur. Ma première version penchait un peu trop vers le côté sinistre, alors j’ai adouci les traits. Le personnage s’inspire d’un dessin que j’ai fait de mon amie Claudine Ascher, sculptrice et ancienne danseuse, dont les poses expressives m’inspirent toujours.
Travailler en numérique me rappelle pourquoi j’aime tant le collage. Je crée souvent mes éléments séparément, puis je les assemble de manière inattendue. Ce va-et-vient me mène vers des découvertes, un dialogue visuel qui ne se termine jamais vraiment.
Les cirques provoquent un mélange de suspense, d’émerveillement et d’exotisme qui nourrit l’imaginaire. C’est ce sentiment de merveilleux qui alimente ma démarche, alors que je construis un univers surréaliste où le rêve et la réalité se croisent. Une figure de clown, transparente à partir de la taille, se superpose au cœur pour en révéler les rouages internes. Les veines des bras du clown font écho à celles du cœur palpitant. Les valves entrelacées flottent entre l’avant-plan et l’arrière-plan. Le clown est cloné deux fois, formant un trio.
L’image finale vibre de couleurs saturées et audacieuses, à l’image de l’énergie et du dynamisme de la ville.
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| Le cirque circule au coeur de Vaudreuil-Dorion |
Les œuvres créées par les artistes de Vaudreuil-Dorion pour ce projet maintenant intitulé "Regards" sont actuellement en exposition dans la Caravane Mozaïk tous les samedis de 10h à 15h au pôle municipal et les lundis de 15h à 20h au parc le 405. Vous êtes les bienvenus pour passer et découvrir les œuvres.
Le lancement de la Politique culturelle est prévu cet automne, aucune date n’est confirmée encore. Lors de cette soirée, la ville présentera à nouveau les neuf œuvres et ce sera le dévoilement du premier oriflamme sur le lampadaire de la place publique du pôle municipal. Suite à cela, l’oriflamme sera changé à chaque mois.


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